[PERMACOMPTABILITE/Philosophie]
Auteur : Charles Judes
Novembre 2021
4 éléments
La vie sur Terre s’appuie sur 4 éléments indispensables à son existence :
L’eau, sans laquelle la vie n’aurait su se développer. Tous les êtres -vivants ont intérêt à la garder saine pour survivre.
La lumière : provenant du soleil, elle est au cœur de la photosynthèse par les plantes, générant de l’énergie.
Le sol : permet l’enracinement de cette énergie sur terre. Il est la matière organique primordiale à la naissance de matière vivante sur terre.
L’air qui est la ressource en oxygène et en CO2 des espèces vivantes. Lui aussi essentiel dans le processus de photosynthèse, il n’est pas le même sur toute la surface de la terre et est en mouvement constant (c’est ce qu’on appelle le vent).
Ces 4 éléments sont alors en équilibre dynamique. Certains sont des ressources limités ou dégradables, comme l’eau, l’air ou le sol. D’autres sont des qualités changeantes pouvant s’altérer au fil du temps ou selon les régions. C’est le cas de la lumière et de la température (celle-ci est aussi changeante et a un rôle important dans le développement des plantes).
Tout l’enjeu de l’activité humaine est de conserver cet équilibre qui fait que nous existons aujourd’hui et que nous nous réveillons tous les matins.
Conserver cet équilibre du capital Vivant permet de renforcer l'équilibre des capitaux suivants. La qualité sociétale motivationnelle intrinsèque et extrinsèque des capitaux suivants dépend en effet de la vitalité de ce premier (en savoir plus sur le blog de design permacomptable, fondateur de la Permacomptabilité 8K) :
Rubik's Cube 8K : les 8 capitaux et l'émergence des 9 volontés sociétales
Creative Common Charles Judes 2021
Les 10 principes du vivant
Les travaux de Janine Benyus et du Biomimicry Institute, fondé en 2005 par la biologiste, nous listent 10 principes du vivant. Ils sont les fondements de toute innovation naturelle. C’est à leur travers que la nature se développe et s’adapte en conservant l’équilibre des 4 éléments indispensables à la vie.
Ils doivent être alors considérés à chaque fois que nous souhaitons concevoir un projet, un objet, un modèle.
Les principes du vivant (Biomimicry Guild) - 2009
Voici tels qu’ils sont présentés par le Biomimicry Institute :
1. La nature puise dans une énergie librement disponible et n'utilise que la quantité nécessaire à son développement.
L'énergie est une ressource coûteuse pour tous les organismes. Les risques encourus pour une consommation excessive sont la mort ou l'incapacité à se reproduire. Par conséquent les organismes préféreront adapter leurs besoins à une quantité d'énergie disponible limitée plutôt que l’inverse. Bien qu'aucune énergie ne soit "gratuite" (elles s’échangent contre une dépense d’énergie), les sources d'énergie de la nature sont librement disponibles car elles sont renouvelables, se trouvent localement et n'ont pas besoin d'être extraites. L'énergie librement disponible comprend des sources telles que la lumière du soleil utilisée par les plantes pour la photosynthèse, les courants d'air ascendants, le vent, les minéraux dissous provenant des sources en profondeur, les matières organiques en décomposition et les nutriments provenant de plantes et d'animaux, eux-mêmes nourris par les organismes.
2. La nature recycle tous les matériaux.
Dans la nature, les déchets d’un organisme ou son corps en décomposition deviennent une source de nourriture et de matériaux pour d’autres organismes. Alors que nous parlons de « recyclage », le « surcyclage » (ou « upcycling » en anglais) est ce qui se passe réellement dans la nature. Il consiste à « recycler par le haut » en récupérant des organismes ou matériaux obsolètes afin de les transformer et les revaloriser. Là où le recyclage classique produit des matériaux à valeur moindre ou égale au produit d’origine, l’upcycling vise lui à repenser intégralement le produit en lui donnant une seconde vie et une nouvelle fonction. Dans la Nature, il existe généralement de nombreux écosystèmes d’organismes qui décomposent des molécules et des matériaux organiques complexes en molécules plus petites. Celles-ci peuvent ensuite être récupérées et rassemblées dans des matériaux complètement nouveaux.
3. La nature résiste aux perturbations.
Être résilient, c'est avoir la capacité de récupérer après des perturbations ou des changements importants et imprévisibles dans l'environnement local, tels qu'un incendie, une inondation, un blizzard ou une blessure. La nature utilise la diversité, la redondance, la décentralisation, l'auto-renouvellement et l'auto-réparation pour favoriser la résilience. Celles-ci permettent de maintenir les fonctions d'un organisme ou d'un écosystème malgré une perturbation. La diversité au niveau des systèmes consiste à inclure plusieurs formes ou processus pour répondre à un besoin fonctionnel. La redondance signifie qu’il existe plus d’un système, organisme ou espèce responsable à chaque fonction et qu’il existe un chevauchement entre eux afin que la perte ou le déclin de l’un ne détruise pas l’ensemble du système. La décentralisation signifie que les mécanismes permettant de maintenir ces fonctions sont dispersés dans l’ensemble du système, et non situées à proximité l’une de l’autre, de sorte qu’une perturbation localisée ne supprime pas une ou plusieurs parties vitales à l’ensemble du système. Enfin l'auto-renouvellement et l’auto-réparation signifient que les organismes ont la capacité de se regénérer, de soigner des éléments systémiques endommagés ou de réagir aux menaces bactériennes et virales.
4. La nature optimise plutôt que maximise.
La nature cherche un équilibre entre les ressources absorbées et les ressources dépensées. L’énergie dépensée pour la croissance excessive d’un organisme pourrait par exemple entraîner un manque d’énergie nuisant à la capacité de l’organisme à survivre et à se reproduire. Il existe alors des contrôles et des équilibres dans les organismes et les écosystèmes, dont certains se produisent sur plusieurs générations.
5. La nature récompense la coopération.
Bien qu'il existe de nombreux exemples de prédation, de parasitisme et de concurrence, les relations qui prévalent sont celles qui sont coopératives. Certains types de coopération courants sont le mutualisme (ou la symbiose), où les deux partenaires bénéficient de la relation, et le commensalisme, profitable pour un organisme et sans danger pour l’autre. Fréquemment ces relations de coopération ne se limitent pas à deux organismes et existent de nombreux organismes différents. À long terme, même la prédation, le parasitisme et la concurrence, même s'ils sont nuisibles aux proies ou concurrents respectifs, présentent des avantages au niveau des systèmes.
6. La nature se nourrit d'information.
Pour s’adapter et survivre, les organismes et les écosystèmes doivent recevoir des informations de l'environnement et agir de manière appropriée en réponse à ces informations. Cela inclut les organismes qui envoient et reçoivent des signaux d’autres organismes ou même de leur propre corps. Ce système d'envoi, de réception et de réponse a été mis au point au cours de millions d'années d'évolution. Certains systèmes vivants par exemple nécessitent de conditions « optimales » à leur développement, ils doivent donc surveiller en permanence leur environnement et réagir.
7. La nature utilise des produits chimiques et des matériaux sans danger pour les êtres vivants.
Les organismes font de la chimie à l'intérieur et à proximité de leurs propres cellules. Il est donc impératif qu’ils utilisent des produits et des processus chimiques « doux », non nuisibles à la vie sur Terre. La chimie naturelle n’utilise que quelques éléments du tableau périodique. Elle a sélectionné les respectueux de l’environnement.
8. La nature construit en utilisant des ressources locales et abondantes.
Les matériaux de la nature sont abondants et localement sourcés. Cela se confirme lorsqu’il s’agit de construire quelque chose d’extérieur à soi-même, comme une termitière ou un nid, ou d’assembler des matériaux qui composeront le corps d’un organisme comme une aile, une coquille ou une feuille. Les éléments de base les plus courants et les plus abondants sont ceux formés à partir des éléments chimiques les plus courants et les plus facilement trouvés sur Terre - carbone, azote, hydrogène et oxygène. Ces mêmes éléments sont respectueux de leur environnement. Ce schéma implique une élimination des déchets et la mise en place d’un processus reposant sur des sources de matériaux et d’énergie facilement disponibles et à faible coût.
9. La nature est localement à l’écoute et réactive.
Les chances de survie augmentent lorsque les individus reconnaissent bien les conditions et opportunités locales, ainsi que la localisation et la gestion des ressources disponibles. La survie dépend souvent de la réaction appropriée aux informations recueillies dans un environnement local. De fait, les organismes et les écosystèmes présents dans un lieu ont évolué en réponse directe aux conditions environnementales locales. Certaines conditions changent de manière cyclique, telles que les marées, le jour et la nuit, les saisons et les inondations ou incendies annuels. D’autres plus lentement, à mesure que le climat change ou que les organismes et les écosystèmes influencent les conditions locales. Pouvoir réagir à ces changements et les exploiter comme des opportunités, permet aux organismes et aux écosystèmes de s’épanouir.
10. La nature utilise la forme pour déterminer la fonctionnalité.
La nature utilise la forme ou la structure pour répondre aux besoins fonctionnels. En d’autres termes, dans la nature, la forme suit la fonction. Que ce soit par la forme du dos d'un coléoptère ou la structure multicouche d'une forêt tropicale, ce principe permet aux organismes d'accomplir ce qu’ils doivent faire avec un minimum de ressources. Si nous remarquons une forme dans la nature, à de très rares exceptions près, il existe presque toujours une raison fonctionnelle derrière cette forme.
Ce sont alors tous ces principes qui, réunis et respectés, posent le cadre d’une innovation pleinement intégrée et résiliente.
Permacomptabilité 8K et biomimétisme
Dans la forme, les fonctions, la mission, le rôle, la permacomptabilité 8K s'appuie sur les principes du vivant, et rajoute une couche avec les 12 principes de permaculture, complémentaires et nécessaires car s'appuyant sur les savoir-faire/être ancestraux et modernes.
Elle rajoute encore une autre couche avec les principes de permacomptabilité 8K axés sur le Bien-être écosystémique, la Subsistance sociétale, et la Connaissance universelle (3 axes moteurs sociétaux tel qu'indiqués dans le schéma précédent : Rubik's Cube).
Le tout est guidé par des composantes énergétiques primordiales, ce qui donne une vraie énergie aux projets : K spirituel et K vivant déterminent les situations, K intellectuel et K social ne se détruisent pas mutuellement, K Matériel et K monétaire mélangent librement leurs éthers, K expérientiel et culturel se heurtent et entrent en contact ... attention, ça décoiffe !!!
Expérimentation 8K en cours
Des projets à haute valeur d'excellence écosystémique 8K sont déjà expérimentés, entre autres, l'Institut Polynésien de Biomimétisme (Crédit photo : Institut Polynésien de Biomimétisme) : https://la1ere.francetvinfo.fr/polynesie/emissions/bleu-ocean/bleu-ocean-doc-5-biomimetisme-innovation-inspiree-du-vivant-924078.html
Voir plus de photos de l'aventure ici : https://photos.google.com/share/AF1QipPvOVdgMLbXSWjEQ0_ug0t-X0x9nHsioBUR-b18_ibrRJVRg5uleSNib_0oii9bmA?key=V1IzajNpZFVYNE1DT004WnlJNmdQeWV3UjlJZXdB
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